Édition 2020

Le Duende est un cri du cœur, une célébration du vivant pour cette force singulière et insaisissable que chacun porte en lui. C’est aussi ce que l’on appelle communément en espagnol, un Korrigan, un lutin, un feu follet… Ici, les cinq sens de nos interprètes, petits et grands, sont mis en alerte. Leurs corps se fondent ou se détachent du paysage dans lequel ils se meuvent. Sculptures vibrantes, mouvantes, sans cesse en métamorphose, dans une respiration commune avec la nature.

Et voilà donc une famille nombreuse qui se projette : d’abord bâtir des maisons en crèmes glacées en bord de mer mais qui ne fondent pas, puis pas à pas apprendre à danser pour surmonter les épreuves, laisser glisser le long de nos bras ces phrases de grands-mères, des vraies punchlines qui se transmettent de génération en génération.
Mettre du groove dans les rancœurs, se laisser à l’inertie d’un espoir. Changer d’âge quand ça nous chante et remplacer les orages par des batailles de polochons. Tout ça pour savourer la musique de notre corps tout entier jusqu’à ce qu’elle nous dévore.

Et si Monsieur Feuillet avait été breton ?
Lui, qui en 1700, a été l’inventeur de la première notation chorégraphique comment aurait-il imaginé ses concepts dans ce domaine marin toujours en mouvement ?
Aurait-il noté le vol des mouettes ? Le flux et le reflux des vagues ? Les déplacements des bancs de poissons ?
Trajet, marche, trace, faire groupe, être ensemble… À nous de tout goûter, les pieds dans le sable et la tête au vent.

Avec cette performance dix personnes s’emparent de la sculpture proposée pour explorer la « tenségrité »* à la dimension du groupe, du paysage et de l’environnement.
* Tenségrité : jeu des forces de tension et de compression qui se répartissent et s’équilibrent.